Portraits


Question du DOUBLE.
Opposition entre le miroir social et le miroir intime.

Ce qui m'intéresse lorsque je photographie une personne c'est ce qu'il y a de caché au fond d'elle et non pas ce qu'elle laisse paraître en société.

J'ai le sentiment de ne pas la diriger, de la laisser se mouvoir librement afin qu'elle se sente en sécurité et ose peut-être se dévoiler.


J'explore le « ça » freudien: le pôle pulsionnel inconscient pour lequel les contraintes extérieures: la culture et la société importent peu.

Ce qui m'intéresse c'est donc la différence entre ce qu'on laisse paraître et ce qu'on est vraiment.
Ou plus exactement, ce qui me fascine c'est qu'il existe ces deux entités.

Self  Portraits


Juillet 2012.


Je m'aperçois qu'il est possible de faire apparaître, pour le moment, deux étapes dans mon travail.

La première période débute lors de mon adolescence, lorsque je commence la photographie. Et elle se termine à peu près au moment où ma vie d'adulte se met en place.

Mon travail évolue au gré de ma vie, en même temps que je me transforme.

Pendant cette première phase, mon concept était déjà présent. Mais mon approche: les questions du Double et de la Socialisation étaient abordés de façons tellement différentes que ce n'était pas évident à comprendre. J'en étais à la recherche de mon apparence physique, comme beaucoup d'adolescents. J'étais comme obnubilée par la Beauté. Notre société attache une si grande importance à cette apparence physique (question de la Socialisation). Par les autoportraits, la photographie m'a permis de me créer une identité sociale.

La deuxième période débute avec « Fuite ».

Ce travail est l'exutoire d'une angoisse, un cauchemar récurrent de mon enfance. Pour moi, il est plus lié à mon personnage intime puisqu'il relate de choses invisibles et sensibles (question du Double). Sous un autre angle, il me représente aussi en train de quitter ma vie de jeune fille.

Ce qui m'a poussée à finaliser ce travail, c'est peut-être qu'il représentait aussi une nouvelle angoisse naissante et inconsciente, celle de mon entrée dans la vie d'adulte avec toutes les responsabilités que cela représentait (question de la Socialisation).

« Fuite » est un peu une transition vers de nouvelles recherches. Depuis cette période, je ne m'intéresse plus à la beauté superficielle, mais au personnage intime: à la beauté intérieure (question du Double).