Amitié



Je t'aime


Je t'aime, je t'aime et je t'aime
Je t'aime parce que tu es belle
Je t'aime parce qu'on se retourne sur nous lorsque tu passes
Je t'aime parce que tu fais naître des sourires enfantins
Je t'aime parce que grâce à toi je deviens un rayon de soleil
Je t'aime parce que tu me donnes de l'importance
Je t'aime parce que tu as été mon indépendance
Je t'aime parce que tu as été ma compagne pendant toutes ces années
Je t'aime parce que tu es si différente
Je t'aime pour tout ce que tu représentes. Je t'aime tant. Je t'aime pour tous nos souvenirs partagés
Je t'aime pour tout cela et puis c'est tout!!Je t'aime tellement
Je t'aime tellement que je dois te laisser
Te laisser partir vers une autre vie
Une autre vie avec un autre que moi. Je pleure de te laisser partir. L'émotion est plus forte que la raison. Je t'aimerai encore comme cet enfant que tu faisais chaque fois renaître en moi.




J'ai toujours du mal à accepter la fin des choses.
Je suis retombée sur mon amie dans un grand magasin. Elle ne m'a pas reconnu tout de suite. Par contre, moi lorsque je me suis retrouvée nez à nez avec elle, j'ai immédiatement rebroussé chemin.
Un sentiment de mal être immédiat avait envahi mon corps et mon esprit.
Comment devais-je réagir? Je ne sais pas mais ce que j'ai fait c'est l'observer. Je l'ai beaucoup observé pendant l'heure qui a suivi.
J'ai tenté d'être discrète mais je sais qu'elle a senti mes regards indiscrets.
Elle n'avait absolument pas changé.
Elle était restée la même. Elle semblait toujours être mon amie. Presque dix ans nous séparaient de notre dernière rencontre. Et pourtant tout en elle était identique: ses cheveux, sa façon de s'habiller, son visage.
C'en était très troublant.
Elle était accompagnée de son mari et de son fils, une petit Maxime.
Malgré ma curiosité, je n'ai rien réussi à entr'apercevoir de sa vie.Elle, n'a pas tenté de m'observer. Je n'ai pas senti ses regards insistants.Et je sais qu'elle ne l'a pas fait. Non par manque de curiosité, mais juste par fierté. Parce qu'elle n'aurait pas voulu m'offrir ce plaisir: me donner un tant soit peu d'intérêt, d'importance.
Elle semble juste être restée la même Laurence, cette fille froide que j'ai si bien connue.
Cette fille a l'histoire compliquée, une écorchée vive (sentimentalement parlant).
Cette fille que j'ai pourtant tant aimée, parce que j'avais appris à la connaître et à la comprendre.Mon amie Laurence...Je suis si triste de l'avoir revue.Cela a fait ressurgir en moi des émotions qui m'ont beaucoup attristé et qui me touchent encore beaucoup trop à présent.Comment n'avons-nous, pas réussi à régler ce différend?
Pourquoi a-t-elle refusé de répondre à mes appels?
Pourquoi ne m'a-t-elle pas demander des explications?
Pourquoi ne m'a-t-elle pas donné ses raisons?Cette situation m'a beaucoup hanté. A présent elle est devenue frustrante.
J'ai le sentiment d'avoir été trompée, comme si elle n'avait jamais été sincère, comme si toute notre histoire avait été fausse, ou peut-être juste faussée par mes sentiments.
Je ne sais pas?




Mon amie Séverine, ma meilleure amie.


Je pense toujours à elle.
Cette fois, c'est moi qui aie décidé.
J'ai décidé de "nous quitter".
J'ai pris une décision cruelle pour elle et pour moi aussi.
Un non-retour.Je n'aime pas la fin des choses. Je les déteste. Jamais rien ne devrait se terminer.
Et pourtant je l'ai fait.
Une petite voix au fond de mon ventre m'interdisait cet acte.
Mais une autre voix dans ma tête, celle de la raison, me l'ordonnait me disant que la situation n'était plus possible.Son mal-être était devenu extrêmement insupportable.
Il la détruisait à petit feu.
Doucement mais sûrement elle s'enfonçait dans une paranoïa.Mon aide, mon soutien lui était devenu indispensable.
Son mal-être lui faisait perdre la tête.
Elle m'appelait pendant des heures pour me faire part de ses inquiétudes et de ses doutes.J'ai tenté de l'écouter et de l'aider mais mon soutien n'y faisait rien. Je me suis retrouvée impuissante face à sa détresse, son désarroi.
Ses angoisses commençaient à d'éteindre sur moi. Je finissais comme elle par douter.
Elle m'avait donné toute sa confiance.
Et moi je l'ai aimé en retour.Mais j'ai l'impression que ses angoisses avaient changée et je n'ai plus été capable de l'aider.
Je le déplore énormément, je le regrette tellement. Je l'ai sans doute déçue. Je me demande si ce n'est pas ce qui m'attriste le plus.
Même si je lui ai expliqué elle n'a pas dû comprendre. Je le sais. Je me sens tellement coupable, de l'avoir laissé, alors qu'elle allait si mal et qu'elle avait besoin de moi, de sa meilleure amie.
Mais elle me détruisait à petit feu aussi. Ses angoisses étaient devenues si pesantes qu'elles me rattrapaient aussi.
Il a fallu que je me protège. Et comme je n'avais pas réussi à trouver les armes pour l'aider à détruire ce qui la rongeait, il m'a fallu prendre cette décision.
Aujourd'hui encore j'ai un goût amer dans la bouche et une boule qui m'oppresse et m'empêche de respirer calmement lorsque je pense à ce que je lui ai fait.Je l'aime toujours, j'aime celles que nous avons été.
Deux jeunes adolescentes qui se posaient des questions, beaucoup de questions.
Et qui se sont trouvées pour partager des réponses.
Grâce à son amitié, je pense être sortie plus ou moins indemne de cette période difficile.J'aurais aimé lui apporter l'aide dont elle avait besoin.Mais je n'ai pas su.
Ses traumatismes étaient emprisonnés profondément. Et je n'ai pas été câble de l'en sortir.
Aujourd'hui je ne sais ce qu'elle est devenue. Sept ans ont passé. J'ai l'espoir qu'elle ne se soit pas noyer. Mais au fond je n'en sais rien.




J'ai donné mon amitié. On a partagé des moments avec nos familles pendant presque quatre ans.
J'avoue que j'ai beaucoup aimé partager ces moments. Très vite des brèches avaient commencé à se créer. Mais l'amitié faisant, je les ai ignoré.
Et puis je n'étais pas la seule à donner mon avis: mes enfants et mon mari s'étaient beaucoup attaché.
C'est toujours la même chose comment pouvais-je accepter que cette relation touchait à sa fin, malgré tous les souvenirs partagés ? Nous avons donc continué à nous voir très régulièrement et à partager des moments toujours plus ou moins agréables d'ailleurs.
Puis une fois nous avons parler. J'avais déjà bien entendu des réflexions. Elles pouvaient être mal interprétées. Je n'y avais pas porté trop attention car faire des généralités ne veut souvent rien dire.
A d'autres reprises, j'avais bien perçu que ces gens avaient des idées bien différentes des miennes. Ils semblaient voter Sarkozy! Blasphème! Mais personne n'est parfait et chacun est libre de penser ce qu'il veut...
Droite gauche, capitaliste socialiste, je pouvais encore comprendre.
Moi-même qui ai été élevé dans une ambiance communiste socialiste, je reconnais que le marxisme est malheureusement une utopie et qu'elle est irréalisable.
Mais il a une frontière à ne pas franchir et que je ne peux comprendre: l'extrême droite. Je reconnais que les dirigeants sont de très bons orateurs et que parfois leurs idées peuvent paraître alléchantes.
Mais il me semble par contre inconcevable d'adhérer à leur vision politique. L'extrême droite dans mon esprit c'est Hitler. L'histoire de cet homme arrivé au pouvoir par la voie de la démocratie, je ne peux l'oublier.
Je peux comprendre que des gens non instruits ou vivant dans des ghettos votent Le Pen.
Mais elle, son histoire ne lui permet pas. Elle n'a pas le droit!
Elle est arrivée en France à l'âge de sept ans, au moment où Mitterrand et les socialistes étaient au pouvoir.
Ses parents ont fui la Pologne pour lui offrir une vie meilleure en France. Ils ont quitté un pays où la misère était sans doute devenue effrayante, où l'avenir était trop incertain. Son père a sacrifié sa carrière professionnelle pour elle. Elle a profité pleinement du système social français.
Elle devrait être capable de comprendre que le racisme n'est pas envisageable.
Que ces gens viennent en France et quittent leur pays par ce qu'ils y sont obligés. Comme ses parents ils essayent de fuir la détresse de leur pays tout simplement.Je n'arrive pas à faire la part des choses.
Elle m'a déçue.
Je ne comprends pas son opinion et son manque de lucidité.Depuis presque un an j'ai essayé. Mais c'est fini je n'arrive même plus à me confier à elle.Elle n'est pas la seule personne qui adhère à ces idées malheureusement mais elle est la seule qui a connu l'histoire de l'immigration clandestine.



Nos amis les C...!


C'est une nouvelle histoire et une nouvelle blessure familiale.
J'ai toujours aimé le p'tit C... Dans un sens, j'ai toujours eu le sentiment de me reconnaître en lui.
Lorsqu'il est arrivé dans notre groupe, il était tout jeune. Il m'a tout de suite plu parce qu'il était tout timide, dans son coin. Je me souviens très bien de la première fois où je l'ai vu, nous étions dans une soirée et il était tout seul dans un coin de la salle.
J'étais bien placé pour savoir que ce n'était pas facile de se faire une place.
Lorsque j'ai rencontré martial, les filles du groupe se connaissaient déjà depuis des années. J'ai porté mon dévolu amical sur lui.
Bref, il était mon ami et j'avais confiance en lui. Avec les C..., nous avons partagé tout le début de notre vie de jeunes adultes.
Martial se reconnaissait Sandrine et moi en Christophe.
Il y avait vraiment un truc bizarre. Christophe et moi réagissions de la même façon face aux éléments de la vie quotidienne.
Tandis que Sandrine et Martial nous bluffaient aussi par leur ressemblance. Au début, ça m'a un peu dérouté.
Bien que je n'aie jamais ressenti aucune attirance pour Christophe, je me suis demandée si nous avions choisi le bon partenaire?
Et j'ai finalement compris que les différences au sein de nos couples étaient la raison de nos réussites amoureuses. A une période nous avons tout partagé. Ils appartiennent à notre histoire. La nuit où nous avons conçu Ilario, nous avions passé la soirée ensemble: le meilleur jour de l'an de ma vie.
Ensemble.
Tous les quatre.
Dans notre appartement du square les chèvrefeuilles.
Nous avons mangé, bu et même danser chacun notre tour: les filles regardant les garçons et vis et versa. Nous avions tous les quatre un peu trop bu et il se dégageait une sensation de bien-être et d'euphorie totale.
Je garde un souvenir mémorable de cette soirée. Un très bon repas.
Une folie partagée... Et une conclusion plus qu'agréable une fois nos invités partis.
Nous ne pourrons donc jamais les oublier. Puis il y a eu une scission au sein de notre quatuor.
Martial et moi avons fait un mauvais choix, c'était pour préserver notre fils. Et protéger Ilario était, malheureusement pour notre amitié, bien plus important.Je n'ai pas aimé cette période parce que Sandrine m'a déçue. Christophe a été pour moi ce que j'attends d'un ami. Il a été franc.
La situation était beaucoup plus facile pour lui car cela concernait la maman de Sandrine, la nourrice d'Ilario. Mais il m'avait confié que Sandrine était très en colère, pourtant elle a continué à faire comme avant. Je n'ai jamais senti aucune amertume de sa part.
Jamais.
Comment pouvait-elle prétendre être mon amie?
Pour moi ce fut encore possible car je considérais Christophe comme mon ami pour sa franchise. Quelques années après cela, un dimanche matin, Sandrine est passée nous voir, elle avait à nous parler.
Elle est arrivée toute seule sans les enfants et sans Christophe.
Elle nous a raconté.
Elle nous a tout dit, sans épargner aucun détail. Elle était en larmes, bien entendu.Je lui ai fait remarquer que la dernière fois qu'elle était venu manger à la maison, elle était seule avec ses fils. Et que la raison pour laquelle Christophe était absent nous avait semblé suspect.
Au cours de ce repas, notre ami commun Patrick avait à plusieurs reprises essayé de joindre Christophe pour lui souhaiter son anniversaire.
Sur le ton de la plaisanterie, nous lui avions suggéré d'aller attendre Christophe à son retour pour vérifier s'il descendait bien du bus.
Elle avait répondu qu'elle avait toute confiance en lui, coupant court à la moquerie ambiante.Un mois plus tard, juste après Noël, il lui a annoncé cela faisait six mois qu'il avait une relation amoureuse, sexuelle et sérieuse avec une fille de son travail.
Il les quittait pour vivre avec elle. Elle n'avait rien vu, ou comme elle le disait elle n'avait peut-être rien voulut voir.Quoiqu'il en soit la situation était là. Nous avons eu beaucoup de peine pour eux, ça m'a bouleversée. Après cela, Martial m'a dit que de toute façon il avait toujours pensé que Christophe était "un espèce de sale connard" et un "faux-cul".
Moi je suis restée interloquer.
Martial m'a appris quelque temps plus tard des choses dont je n'aurai jamais soupçonné sur Christophe.Une fois encore, j'ai été déçue par mon ami. Je sais que l'être humain n'est pas parfait mais il y a certaines trahisons qui me semblent incompréhensibles. Christophe ne nous a jamais appelés, ni moi, ni Martial, ni même Patrick.
Je sais qu'il avait honte de la situation' de ce qu'il avait fait. J'ai essayé de le joindre une fois. Il n'a pas répondu. Je lui ai proposé mon aide et mon soutien même si je ne concevais pas ce qu'il était en train de faire. J'étais son amie et je pensais que je me devais de l'aider s'il avait besoin de moi.Il ne m'a jamais rappelé.Je pensais vraiment pouvoir l'aider, nous avions toujours dit que nous nous ressemblions.
Je comprenais son envie d'ailleurs, pour l'avoir moi-même ressenti des années auparavant. En y réfléchissant, je pouvais même comprendre qu'il ait autant attendu pour lui dire: il avait besoin de temps pour comprendre sa situation et prendre une décision.
J'arrivais à comprendre tout cela pourtant j'étais incapable de me mettre à sa place. Comment pouvait-il tout quitter: sa famille et surtout ses enfants. Ça je ne pouvais pas l'admettre.
Il commentait une énorme erreur. J'en étais convaincu. Il n'a pas souhaité de mon aide. Il semblerait qu'il soit resté seul face à ses problèmes, ses inquiétudes et ses doutes.Sandrine est revenu nous voir, elle nous a à nouveau raconté. Elle s'inquiétait pour beaucoup pour lui.
Malgré toutes les trahisons, elle l'aimait toujours. Ou bien elle ne voulait pas croire qu'elle se soit autant trompée sur la personne qu'elle avait aimée.
J'ai du mal à la comprendre.
Comment a-t-elle pu accepter toutes ces humiliations?
Les six mois d'infidélité n'ont pas été son seul tort. Pendant l'année qui a suivi, il a continué à la faire souffrir de différentes façons qui étaient abjects!
N'a-t-elle pas un tant soit peu d'amour-propre? La dernière fois qu'elle est venue nous voir, elle ne nous a, vraiment, épargné aucun détail; à en être dérangeant car nous ne partagions plus elle et moi une véritable amitié.
Ce n'est qu'aujourd'hui que je comprends pourquoi elle a fait cela: depuis le début elle se vengeait de Christophe. En nous le montrant tel qu'il était, elle espérait le couper définitivement de ses derniers amis.L'amitié que nous avions construite et tente de conserver n'avait aucune importance pour elle. A ses yeux nous étions sans doute juste les amis de Christophe. A eux deux, ils ont tout sali: leurs amours, leur famille et notre amitié.




Dimanche 25 août 2013, 23h.


Les mots sonnent et résonnent.
Des larmes et des sanglots incontrôlables m'obligent à m'extirper de mon lit.
Je dois exorciser cette douleur qui m'anime physiquement. Encore un deuil, un nouveau deuil à accepter...
Des questions tournent et retournent sans cesse dans ma tête.Être témoin de son mariage?
Quelles émotions! Prise par surprise, des grosses larmes ont roulé sur mes joues...
Dès cet instant, pourtant, tout c'est présenté à moi de travers.
Ton appel a coupé, à peine ai-je eu le temps de te donner ma réponse.
Sans plus aucune nouvelle de ta part, j'ai appris que j'étais chargé de ton enterrement de jeune fille. JB m'a informé que mon organisation ne convenait pas.J'avais sans doute bien trop idéalisé la situation. Je n'étais pas la seule, nous étions cinq témoins.Le faire-part est arrivé, je n'étais pas convié à la mairie. Mais bien sûr, tu m'as dit que si je voulais venir j'étais la bienvenue. Mais où et à quelle heure, tu ne me l'as pas dit.
Difficile de décrire mes émotions au fil des mois. Je me suis sentie trahie. J'ai prétexté du travail de dernière minute pour ne plus ni participer, ni m'occuper de ta journée d'enterrement. Je ressens encore l'émotion au fond de mon ventre et une sensation étrange me serre toujours la gorge.
J'ai envie de te demander: mais pourquoi m'as-tu fait cela ?Quelques jours avant ton mariage, tu m'as laissé un message m'implorant d'être ton témoin à la mairie, tu n'avais plus que moi. Il fallait que tu m'expliques...
Je ne t'ai pas laissé m'expliquer, je n'avais pas envie d'entendre.Je me suis sentie tellement honorée par ta demande. C'était très important pour moi, j'ai pensé que je comptais beaucoup pour toi, beaucoup plus que je ne l'avais imaginé.
Tous les évènements ont déconstruit petit à petit ce que j'avais surinterprété, jusqu'à me sentir, même, totalement négligée.
Je me suis vexée. Je n'arrivais pas, je n'ai pas su oublier, faire preuve de compassion, de compréhension. Je n'ai pas réussi.
J'avais mal, j'étais triste de la situation.
J'aurais tellement préféré que tu ne me choisisses pas.
J'aurais préféré vivre dans le mensonge de notre amitié. Je crois que j'aurais préféré ce mensonge à cette souffrance. Elle est bien plus grande que tu ne peux l'imaginer. Tu étais la seule qui restait. Nous avions réussi à construire et à faire perdurer une amitié de plus de vingt ans. Tu représentais le souvenir de notre, de mon adolescence.
Devoir comprendre, ce soir, que je t'avais toi aussi perdu, est un sentiment effrayant.Tu n'as pas pu comprendre ce que je ressentais.
Je comprends à quel point l'organisation d'un mariage est compliquée, à quel point c'est prenant et même fatigant. Je pensais ne pas avoir le droit de te perturber mais mes vexations sont devenues des amertumes. Par ma faute, ces amertumes se sont transformées en cancer, se propageant rapidement.
Une explication, pourtant, aurait tout arrangé.
Bien qu'aujourd'hui encore si c'était à refaire, je ne pourrai pas faire autrement.
Alors pourquoi?
Notre amitié était basée sur le souvenir? Et il aurait joué en notre défaveur?Lors de la cérémonie, le diacre a dit une chose importante. Pour conserver l'amour il faut trois associations: le regard, le geste et la parole.
Nous, il ne nous restait plus que la parole. Et même la parole...A tes côtés, hier, à table, je me suis sentie très mal à l'aise. Je n'étais pas à ma place. C'est ta nouvelle amie Clémence qui aurait dû être honorée de cela. C'est elle ton amie, c'est elle qui partage tes moments intimes à présent.Qu'aimions-nous l'une de l'autre? Celles que nous sommes aujourd'hui en 2013? Ou les souvenirs partagés, et la fierté d'une amitié de vingt ans?
La réponse me semble bien difficile à entendre, pourtant...Hier et aujourd'hui, c'est la première fois que cela arrivait entre nous. Ni toi ni moi n'étions à l'aise. J'ai détesté ce sentiment. C'était bizarre, dérangeant, embêtant, décevant, difficile.
Cette pensée me soulève le cœur.
Et je comprends pourquoi, il y a quelques minutes dans mon lit, la douleur m'animait physiquement me soulevant la poitrine et le corps tout entier par des sanglots interminables.




Comment conclure...

L' Amitié. Qu'est-ce que vous, vous entendez par Amitié?

Pensez-vous que je donne trop?

Que j'attende trop de mes amis?

Suis-je trop exigeante?

J'ai des difficultés à me faire des amis. Est-ce que je suis méfiante? Est-ce parce que j'ai peur de souffrir? De trop m'attacher? Ou est-ce plutôt parce que je veux bien choisir ceux avec qui je vais partager ma vie...

Pensez-vous que ce soit anormal de vouloir bien choisir?

Moi non.

S'il y a un problème dans mes relations amicales, c'est sans doute parce que j'accorde à l'amitié une très (voire une trop??) grande importance.

J'ai besoin d'être animée par ce sentiment fort qui ressemble à bien des égards à l'amour.

Ma souffrance vient de cet amour inconditionnel.

Oui, parce que malgré tout ce que j'ai pu ressentir toutes ces années; j'aime toujours et encore les amis dont j'ai parlé ici.